Appel du Patriarche d’Antioche des Maronites: « Pays au bord du gouffre »
Face à la férocité inhumaine de ceux qui décapitent des personnes innocentes en invoquant de manière blasphématoire le nom de Dieu, ce qu’il y a de plus urgent à faire est de se soustraire au climat de « conflit entre les religions » et de prendre avec encore plus de décision le chemin du « partage collaboratif » entre chrétiens et musulmans qui a accompli un pas décisif avec le document sur la fraternité humaine signé en 2019 à Abou Dhabi par le Pape François et par le cheikh Ahmad al Tayyieb, grand imam d’Al Azhar. Telle est la perspective suggérée par le Patriarche d’Antioche des Maronites, S.Em. le Cardinal Bechara Boutros Rai, au cous de l’homélie donnée lors de la Messe de clôture du Synode annuel de l’Eglise maronite célébrée le 31 octobre au siège patriarcal de Bkerké.
Dans ce cadre, le Cardinal a fait référence au délire djihadiste qui, au cours de ces dernières semaines, a ensanglanté la France, au travers du meurtre d’un enseignant, décapité à Paris le 16 octobre puis du massacre de trois personnes le 29 octobre en la Cathédrale Notre-Dame de l’Assomption à Nice. Ces actions – a souligné le Patriarche d’Antioche des Maronites – « ne trouvent aucune raison humaine ou religieuse » et représentent « une grave offense à Dieu, Seigneur de la vie et de la mort ».
Au cours de l’homélie, le Cardinal a fait également largement référence à la situation du Liban et du Proche-Orient, évoquant avec préoccupation « des plans mondiaux et régionaux » d’influence qui impliquent l’ensemble de la zone et sont menés progressivement, sans tenir compte le moins que ce soit de la volonté des peuples du Proche-Orient.
En ce qui concerne la situation au Liban, le Cardinal a également souhaité la rapide formation d’un nouveau gouvernement – sachant que le mandat pour le former a été confié au sunnite Saad Hariri NDR – qui sache véritablement « écouter le cri des mères, des pères et des enfants » de la nation libanaise, dans un pays au bord du gouffre et où désormais la moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. (GV) (Agence Fides 31/10/2020)