SOUDAN DU SUD – Forte augmentation des cas d’angoisse et de dépression à cause du Covid-19 selon un programme d’assistance de l’Eglise
Des problèmes de santé mentale tels que l’angoisse et la dépression sont transversaux dans presque tous les pays appartenant à l’Association des membres des Conférences épiscopales d’Afrique orientale (AMECEA), surtout à cause des mesures de prévention du Covid-19 telles que le confinement social et la quarantaine. C’est ce qui ressort du rapport de consultants fournissant des services spirituels et psychosociaux sur Internet à l’intérieur de la zone de compétence de l’AMECEA.
Le programme de consultations en ligne lancé en août dans les pays de l’AMECEA – Ethiopie, Erythrée, Soudan, Soudan du Sud, Ouganda, Kenya, Tanzanie, Malawi et Zambie – comprend des rencontres individuelles en ligne et des thérapies de groupes réalisées au travers des stations radiophoniques catholiques (voir Fides 24/10/2020).
« Un domaine de préoccupation dominant clairement au cours de cette période de pandémie de Covid-19 est que les personnes ont été affectées par des troubles mentaux » a affirmé l’un des consultants.
En partageant son expérience au Soudan du Sud, le Coordinateur pastoral de l’AMECEA, le Père Emmanuel Chimombo, qui supervise actuellement la gestion du projet, a affirmé que « un certain nombre de personnes est traumatisé non seulement à cause du Covid-19 mais par les autres problèmes qu’ils doivent affronter » tels que des difficultés financières, la violence basée sur le sexe de la personne, les grossesses d’adolescentes et l’usage de drogues.
« Lorsque le programma radiodiffusé sur le soutien spirituel et psychosocial a débuté au Soudan du Sud, les patients ont indiqué souffrir de divers autres problèmes outre le Covid-19 mais qu’ils manquaient de soutien spirituel et pastoral pour partager leurs traumatismes » a déclaré le Père Chimombo.
Parmi ceux-ci, indique le prêtre, se trouvent les grossesses des adolescentes. « Dans presque toutes les Conférences, nous avons constaté une forte incidence des grossesses d’adolescentes. De nombreux pays de la région ont indiqué que les jeunes filles ne peuvent retourner à l’école en mettant en danger leur avenir alors que d’autres ont été rejetées par leurs parents et leurs familles ».
« Le travail de consultation que nous avons assuré au travers des programmes radiodiffusés est très important – a souligné l’un des consultants. Il crée une conscience et offre aux personnes la possibilité de réfléchir, de penser et de connaître les besoins, de partager leurs propres défis. En outre, il s’agit d’une opportunité d’apprentissage et de croissance pour nous en tant que consultants ». (L.M.) (Agence Fides 24/11/2020)