Du 28 décembre au 2 janvier, l’équipe de la Pastorale vocationnelle de la Province d’Italie et de Malte a organisé une rencontre pour les jeunes de 18 à 30 ans. Cette rencontre, dans la continuité du cours de formation au volontariat, « Passo Oltre Mare », a permis d’offrir quelques moments de service à la Caritas de Rome. Entre prières, temps de réflexion, partage et formation, 15 jeunes de différentes régions d’Italie et de Malte ont vécu dans une grande disponibilité et ouverture … lisons certains de leurs témoignages!
« Depuis quelques jours est terminée cette expérience qui m’a permis de m’impliquer mais surtout de me mettre à l’écoute du Seigneur! Je suis rentrée chez moi avec la conscience d’être meilleure. Une phrase me revient à l’esprit ces jours-ci : «Ce que tu as fait à mon frère c’est à moi que tu l’as fait», une phrase très simple mais riche de sens. Pendant mon service à la Caritas, j’ai touché la souffrance de tant de personnes que j’ai rencontrées et avec qui j’ai échangé deux mots et beaucoup de sourires. C’était dur mais cette grâce de participer à cette activité missionnaire a rempli mon cœur de joie et de reconnaissance. Vraiment, c’était un nouvel An alternatif, nous nous sommes impliqués pour les danses et la tombola et j’ai redécouvert ce que veut dire partager avec ceux qui n’ont plus rien mais qui savent partager le peu qu’ils ont… Je veux remercier tous ceux qui sont entrés sur mon chemin avec simplicité et fraternité. Je tiens à remercier les sœurs qui nous ont permis de vivre cette nouvelle année d’une manière alternative et solidaire. Je tiens à remercier les volontaires de la Caritas qui, avec beaucoup d’engagement et de dévouement, nous ont fait vivre cette expérience avec simplicité et joie. Merci aussi aux invités qui ont partagé une partie de leur vie avec nous. Merci également à vous, compagnons de voyage. »
« Qui es-tu? Que cherches-tu? Qui est Jésus? Où vas-tu? Où vas-tu? Qui fréquentes-tu? Est-ce que tu l’aimes? Parmi les nombreuses questions qui nous ont été posées ces jours-ci, j’ai choisi de m’arreter à celles qui ont suscité en moi une réaction de surprise et d’étrangeté. Plusieurs fois, dans la dernière période de cette année qui vient de finir, je me suis arrêté pour me demander si ce que je faisais me conduit quelque part ou si c’est juste pour me faire déambuler. ‘Où êtes-vous? Où allez-vous? Cela vous plait-il?’ Ce sont des questions auxquelles, pour l’instant, je n’ai pas de réponse, mais elles me conduisent à désirer de continuer à marcher, toujours avec les bonnes chaussures, avec le bon rythme et avec la bonne compagnie. Essayer de comprendre que je dois marcher avec mes propres jambes, et que je ne peux jamais marcher seul, il y a toujours besoin de quelqu’un pour m’accompagner pour comprendre si la route que je prends est mon chemin.
Je voudrais aussi m’arrêter sur le mot « maison »; entrer en contact avec cette partie du monde, ces pauvres que j’ai rencontrés, m’a fait penser que pour eux, la maison n’est pas un lieu mais davantage une personne; je pense que leur maison est de trouver chaque nuit le visage et les gestes des opérateurs et des bénévoles qui les accueillent à la cantine de la Caritas. Alors j’ai essayé de penser à ce que veut dire «maison» pour moi-meme et je n’ai pas réussi à préciser un lieu, j’ai juste réussi à lui donner un sentiment de tranquillité et de sérénité mêlée de liberté et de joie quand on peut se sentir bien avec ce que on a et ce qu’on est! »
« Si tu es à ta place, tu ne trompes pas », a déclaré Giuseppe Pozzi dans la vidéo que nous avons visualisé durant le week end de préparation au volontariat, et c’est ce que je vais essayer d’apporter: se sentir chez soi, à la maison, aimer et se sentir aimé, chercher la vraie joie de vivre pleinement! Le service à la Caritas m’a mis devant des centaines de personnes avec des histoires différentes, des histoires lues dans leurs yeux. Je n’ai pas beaucoup parlé avec eux, en fait peut-être que je ne parlais pas du tout, à cause de la «barre» qui nous séparait et de la rapidité avec laquelle je servais les repas. Mais j’ai été impressionné par un homme qui, la troisième nuit, m’a dit « Je me souviens de toi la nuit dernière: Tu ne m’as pas bien servi! tu m’as laissé affamé, je t’ai demandé d’ajouterquelque chose à mon plat et tu ne me l’as pas donné ». Ce fut comme une lame dans le cœur. J’ai essayé d’expliquer que pour que tout le monde mange, je ne pouvais pas augmenter les portions. Je lui ai dit cela, mais j’ai essayé de me justifier avec ma conscience. Je n’ai jamais souffert de la faim, et je ne sais pas ce que cela signifie. Sachant que j’avais laissé quelqu’un affamé ne me faisait pas du bien. Aussi parce que sur le mur était écrit « .. Tu l’as fait à moi ». Si, d’un côté je me sens remplie de joie car je sais que j’ai servi mon Seigneur, de l’autre je me sens aussi responsable de ne pas l’avoir bien fait. Savoir que c’est Jésus lui-même qui nous demande de prendre soin de notre frère «cadet» nous institue responsable de notre prochain. C’est une chose très sérieuse. Ces jours-ci j’ai aussi réalisé que faire un service comme celui-ci ne fait pas de moi une «bonne personne», parce que je n’ai aucun mérite d’être né dans la partie «chanceuse» de la société et ceux que j’ai rencontrés ne sont pas en faute s’ils finissent dans cette infortune. Être à leur service est une chance. Avec toutes les difficultés que cela comportait. En ce qui regarde le partage de l’espace et du temps avec les compagnons de cette aventure, je me sens vraiment heureuse et reconnaissante d’avoir rencontré des jeunes actifs et avec qui j’ai regardé de si près la vie de ceux qui ont choisi de se dédier entièrement au Seigneur. Je n’ai pas vu la privation, mais tant de richesses! »