À Besançon, un hommage aux « Justes parmi les nations », qui rappelle les dates, les lieux, les événements et les figures clés de ceux qui ont fait face à la persécution des Juifs en France, en leur offrant refuge et protection.

À l’initiative du Service des relations avec le judaïsme du diocèse de Besançon, l’exposition a été inaugurée par le père Christophe Le Sourt, responsable des relations avec le judaïsme pour l’Église de France, et par sœur Isabelle Tremiot, déléguée diocésaine pour les relations avec le judaïsme. L’exposition est ouverte au Centre diocésain du 11 au 29 mars 2025.

« L’exposition – nous écrit sœur Isabelle – est réalisée en commun par la Conférence des évêques de France et Yad Vashem qui est l’Institut international pour la mémoire de la Shoah, situé à Jérusalem. 

Cette exposition veut rendre hommage aux français reconnus « Justes parmi les Nations ». Parmi eux se trouvent des diplomates, des personnalités politiques, des militaires, des policiers, des enseignants, des artistes des familles, des religieux de toutes confessions et des chrétiens dont des évêques, lesquels contribuèrent puissamment à une prise de conscience face à la persécution dont étaient victimes les juifs. Sans oublier les justes anonymes qui ont sauvé des Juifs au péril de leur vie. 

En 1953, le jeune état d’Israël décide de créer à Jérusalem, l’Institut Commémoratif des Héros et des Martyrs de la Shoah : Yad Vashem. Ce mémorial juif centralise la recherche, la documentation, la commémoration et la transmission de la mémoire de la Shoah. Une des missions de Yad-Vashem est de rendre hommage à des personnes non juives qui, au péril de leur vie, ont aidé des juifs persécutés, menacés de déportation ou de mort par l’occupant nazi. Il s’agit d’honorer ceux qui ont été une lumière dans la nuit de la Shoah.

Grace à des QR codes, il est possible d’entendre des témoignages de rescapés et de justes, ainsi que la lecture des lettres pastorales qui dénonçaient les exactions nazies et exhortaient à la solidarité.

Un panneau rappelle que le 30 septembre 1997, à Drancy, seize évêques des diocèses où il y a eu des camps d’internement sous le régime de Vichy, reconnaissaient, officiellement et publiquement, que devant l’ampleur du crime nazi, trop de pasteurs de l’Eglise catholique s’étaient tus. Cette parole de repentance, qui fut une indispensable étape dans le renouvellement de la fraternité entre Juifs et Chrétiens, permet aujourd’hui de rendre hommage, ensemble à ces chrétiens qui ont été reconnus « Justes parmi les Nations ».

Depuis 1963, une commission, présidée par un juge de la Cour Suprême de l’Etat d’Israël, est chargé d’attribuer aux sauveurs de juifs le titre de « Justes parmi les Nations » 

Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent une médaille et un diplôme honorifique. Ils obtiennent la citoyenneté d’honneur de l’état d’Israël et leur nom est gravé dans le jardin des justes parmi les Nations de Yad Vashem, à Jérusalem. Sur la médaille est gravée une citation du talmud : « Qui sauve une vie sauve l’humanité entière »De plus un arbre est planté en leur mémoire « dans la vallée des Justes ».

4150 français ont reçu cette distinction de la cour Suprême de l’Etat d’Israël, sur 27921 dans le monde.  

L’hommage rendu aux « Justes parmi les Nations » revêt une signification éducative et morale : éducative, car les justes rappellent que, même dans les situations d’intense pression physique et psychologique, la Résistance est possible et que l’on peut s’opposer au mal, à la barbarie dans un cadre collectif ou à titre individuel ; morale, car la reconnaissance envers ceux dont la conduite est exemplaire, est un devoir. 

Cette exposition se veut aussi un outil à la fois simple et complet pour permettre aux enseignants et éducateurs d’aider les jeunes générations à connaitre et comprendre les effroyables mécanismes génocidaires qui conduisirent à la mort de six millions de Juifs, à la disparition de milliers de communautés et à la destruction de toute une richesse culturelle.

Cet article est inspiré de l’éditorial du père Christophe Le SOURT directeur du Service national des relations avec le judaïsme à la Conférence des évêques de France

Sœur Isabelle TREMIOT, SDC

Déléguée diocésaine aux relations avec le Judaïsme.