« Des migrants et des pèlerins commettons nos pères » (1 Car 29,15) Théologie de la mobilité humaine au XXI siècle «
Les migrations représentent plus que de simples déplacements de personnes d’un endroit à un autre, elles sont liées aux transformations culturelles, sociales, politiques et religieuses des personnes et des nations, ainsi qu’à la réorganisation continue des communautés. Aussi constituent-elles un grand défi pour l’humanité et, en même temps, une opportunité de transformation de celle-ci. Les migrations soulèvent des questions de la plus haute importance pour le programme mondial, car elles concernent les gouvernements, les religions en général et l’Église catholique en particulier, les communautés mondiales, nationales, régionales et locales, les familles et d’innombrables personnes.
Pour relever ces défis de manière responsable, les Églises locales des pays d’origine, de transit et de destination du monde entier sont appelées à promouvoir des réflexions et des études théologiques sur ce phénomène, et à permettre et encourager des actions pastorales concrètes. À cette fin, un groupe de congrégations guidées par l’Union Internationale des Supérieure Générales (UISG), par l’Union des Supérieurs Généraux (USG) et par le Scalabrini International Migration Institut (SIMI) organise une réunion de biblistes et théologiens internationaux et d’agents pastoraux afin de présenter l’état de leurs recherches, en débattre et répondre à la réalité des mouvements migratoires actuels. Cette conférence inter- nationale de trois jours est une occasion importante de réflexion ouverte à l’action.
Des étrangers et des hôtes comme tous nos pères (1 Chr 29, 15)
Dans le contexte de la consécration du premier temple,
d’après le récit du chroniqueur biblique, le roi David fait une prière d’action de grâce et d’offrande à Dieu. Dans cette prière, le roi se présente devant Dieu comme celui qui reconnaît l’histoire de migration de ses pères en Égypte et dans le désert, sa propre identité et l’amour de Dieu pour les migrants, qu’il exprime ainsi: «Nous sommes devant toi des étrangers et des hôtes comme tous nos pères!». Être migrant, dans la perspective de David, ce n’est pas seulement le statut socio-politique du peuple élu, mais une partie fondamentale de son identité. Ainsi, il se réfère à la migration et au pèlerinage comme à des catégories théologiques, en évoquant l’appel de Dieu: «La terre m’appartient et vous n’êtes que des étrangers et des hôtes» (Lv 25, 23). La prière de David nous fait réfléchir sur la condition de l’existence humaine considérée comme un passage: personne n’a de demeure fixe sur la terre. Par conséquent, en cherchant dans sa propre mémoire historique, toute personne trouvera certainement dans sa lignée généalogique une expérience de migration. En fait, nous pouvons dire que cette prière exprime aussi un appel à la solidarité avec les migrants, puisque la migration est une dynamique inhérente à la vie humaine.
SISMI – Scalabrini International Migration Mouvement